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Nouveau Nikon Z6 II. Ce fragile équilibre entre envie et besoin.

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Nous y sommes. Un peu plus de deux ans après le lancement de sa gamme hybride – un terme que je n’aime pas et auquel je préfère celui de visée réelle – la marque jaune remet le couvert et annonce Nikon Z6 II et Nikon Z7 II. On n’évitera pas, à cette occasion, d’entendre les traditionnelles lamentations du bal des pleureuses. On avait déjà eu droit à ce couplet en août 2018, lors de l’annonce de la gamme Z, on va à nouveau y avoir droit, entre ceux qui n’ont jamais bossé avec Nikon Z et qui ont un avis sur tout et ceux qui trouvent que, quand même, les actuels propriétaires de Z6 ou Z7 vont se sentir légitimement lésés. Rappelons quand même au passage que deux ans est un rythme normal chez Nikon. C’est le timing standard pour passer d’une version à une autre. Entre Nikon D4 et D4s, par exemple, il s’est passé deux ans. Rien d’anormal donc, à voir une nouvelle mouture arriver aujourd’hui sur le marché.

Nikon Z6 II et grip optionnel

Nikon Z6 II et son grip optionnel. Le détail qui change tout.

Nikon Z6 II. Changer d’ère.

Pour ma part, j’ai testé Nikon Z6 quelques mois après sa sortie, dans le cadre d’un test terrain qui réunissait quatre marques essentielles du marché : Fujifilm, Sony, Canon et Nikon.J’avais terminé mes tests avec Nikon Z6, balayant au passage les doutes évoqués ici et là, notamment sur une supposée faiblesse de l’autofocus. Quelques mois plus tard, en juillet, je décidais d’emmener Nikon Z6 avec moi dans le grand bain, histoire de confronter la visée réelle à la réalité des concerts au festival des Vieilles Charrues. Je voulais voir. J’ai vu. À la rentrée, j’ai commandé Nikon Z6, un adaptateur FTZ et Nikkor 24-70mm f/2,8 S. Avec en ligne de mire le mode silencieux propice aux concerts de jazz…

• Nikon Z. Changement d’ère.

En janvier 2021, je fêterai mon dixième anniversaire avec Nikon. Dix ans, j’ai l’impression que j’ai toujours travaillé avec du matos Nikon. Je n’oublierai pas de sitôt l’émotion ressentie aux premières utilisations de Nikon D3s, le petit prince des appareils à visée reflex. En dix ans, j’ai testé beaucoup de boîtiers Nikon et pas mal d’optiques, c’est donc une marque que j’ai la prétention de bien connaître. Mais avec Nikon Z, il y a eu une rupture, un changement d’ère, d’époque. Nikon Z c’est un autre monde, une autre approche de l’acte photographique. Avec la visée réelle, tout se passe dans le viseur. On est, plus que jamais, seul au monde. Avec mon Z6, je travaille en sous-marin, en mode furtif, tout feux éteints et en mode silencieux (et j’adore ça). Est-ce que je regrette mon achat, au vu des annonces de Nikon aujourd’hui ? Pas le moins du monde ! J’ai vécu une véritable aventure avec Z6, des sensations inouïes que je n’aurais jamais pu vivre avec un appareil à visée reflex. Même si, pour la petite histoire, j’ai gardé un reflex (l’excellent Nikon D500 avec lequel je travaille) et quelques optiques en monture F.

Nikon Z6 II lecteur double slot

Nikon Z6 II est désormais équipé d’un lecteur double slot : une carte CFExpress (ou XQD) et une carte SD. Un paramètre essentiel pour certains photographes (en particulier de mariage).

• Les (rares) imperfections de Nikon Z6

On le sait, la perfection n’est pas de ce monde. Nikon Z ne fait pas exception, il n’était pas, à sa sortie, parfait en tout point. Trois points, clairement identifiés. 1- l’absence d’un grip permettant la prise de vue en mode portrait. 2- l’absence d’un double slot. 3- l’absence d’un vrai mode suivi 3D, tel qu’on le connaît sur la gamme visée reflex. Je passe sur l’absence de grip, le seul vrai point noir selon moi de Nikon Z6 et ce n’est pas le bloc d’alimentation MBN10 qui trouvera grâce à mes yeux.

Aujourd’hui, le double slot fait partie de la culture de certains photographes, je pense aux photographes de mariage. Sans même évoquer la rareté et le coût du format XQD ou CFExpress, quand on le compare à celui de la carte SD. Reste l’autofocus et ses faiblesses supposées. Soyons clair, l’AF de Nikon Z6 fonctionne bien, en revanche il n’est en rien comparable avec la pertinence et la précision d’un AF en mode suivi 3D d’un reflex comme Nikon D5. Un photographe d’action (sport, animalier) ne lâchera jamais son reflex pour passer à la visée réelle, s’il a le moindre doute à ce sujet. En photographie plus qu’ailleurs, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.

Est-ce que les trois points précités ont empêché Nikon de prendre une place de choix sur le segment des appareils à visée réelle ? Non. D’autant que la marque jaune a dégainé, sur la même période, un programme optiques des plus ambitieux. Rendez-vous compte, deux ans seulement après l’annonce de la gamme Z visée réelle, Nikon a construit une vraie gamme DX et FX (Z50, Z5, Z6, Z7) et propose une flopée d’optiques, dont le légendaire trio en f/2,8 composé d’un 14-24mm, d’un 24-70mm et d’un 70-200mm. Donc, clairement, l’avenir de Nikon s’écrit avec la lettre Z aussi sûrement que l’avenir de Canon s’écrit avec la lettre R.

• Nikon Z6 II. Ce qui se voit.

Dans une interview à DPReview, Keiji OishiNikon department manager – déclarait : « Il est temps de s’exciter. » Quand on voit la liste des specs déroulée aujourd’hui, on le comprend mieux; Comme on comprend mieux son propos lorsqu’il disait : « Le 14 octobre, vous verrez que ces nouveaux boîtiers ont abordé plusieurs points avec des mises à jour matérielles, qui ne peuvent pas être résolus uniquement avec le firmware.» En clair, sur cette nouvelle mouture Nikon Z, il y a quasiment tout ce qu’il manquait à la première version. Ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. Commençons par ce qui se voit. Un double lecteur, composé d’un lecteur de carte CFexpress (compatible XQD) et d’un lecteur de carte SD. Ce qui peut sembler anecdotique à certains (comme moi) revêt une importance essentielle pour d’autres. Un double slot, avec un port SD voilà qui devrait faire taire pas mal de critiques. La possibilité d’adapter un grip optionnel (MBN11), un vrai grip qui augmente l’autonomie et permet de travailler en mode portrait.

• Dual Expeed. Le meilleur est à l’intérieur

L’essentiel des améliorations apportées aux nouveaux Nikon Z6 II et Nikon Z7 II ne se voit pas. Il est caché dans les entrailles de la bête. Ce qui ne change pas, c’est la taille des capteurs. Nikon Z6 II embarque le même capteur 24mp quand Nikon Z7 II conserve son capteur 45,7mp. En revanche, c’est un double processeur Expeed qui pilote désormais les boîtiers Z II. C’est ce que Oishi Keiji entendait par « mise à jour matérielle ». Un dual Expeed, évidemment ça change globalement la donne, parce que ça influe sur à peu près tout.

Dual Expeed c’est plus de puissance, plus de rapidité de calcul. Ça explique par exemple que le mode rafale de Z6 II passe à 14vps quand celui de Z7 II passe à 12vps. Ça permet aussi d’augmenter la taille du buffer (124 images en RAW 12 bits, 200 en jpeg). D’améliorer singulièrement et de manière très significative la vélocité de la machine. De dédier le second processeur Expeed entièrement à l’autofocus. Meilleur rendu, meilleur autofocus, en particulier au chapitre du suivi AF-C. Une meilleure détection du sujet* jusqu’à -4EV (pour Nikon Z7 II) et -6EV (pour Nikon Z6 II). Et tout ça nécessite aussi de réécrire des pans entiers du firmware, spécifique à la nouvelle gamme et à son infrastructure.

(*avec un objectif ouvrant au moins à f/2)

Nikon Z7 II et les trois fantastique

Nikon Z7 II et les trois fantastiques : 14-24mm, 24-70mm et 70-200mm f/2,8 S.

• Encore une ou deux choses.

Outre la poignée d’alimentation MB-N11, Nikon annonce une télécommande sans fil WR-T10 et un émetteur WR-R11b permettant de déclencher l’appareil à distance, tout en étant capable de synchroniser la prise de vue sur plusieurs appareils. Ce système permet aussi de piloter un flash externe (comme le Nikon SB 5000). Autre point concernant l’alimentation via USB-C et non des moindres, il est désormais possible d’alimenter Nikon Z II en continu, ce qui va intéresser les vidéastes. D’ailleurs, au chapitre vidéo, les avancées sont nombreuses, dont le mode 4K 60p déjà annoncé et qui sera disponible sur Nikon Z6 II après la mise à jour du firmware prévue pour février 2021.

Reste le prix. Nikon Z6 II est introduit au prix de 2199€ (novembre 2020) et Nikon Z7 II au prix de 3399€. La poignée d’alimentation MB-N11 au prix de 399€. L’émetteur WR-R11b au prix de 169€ (229€ en kit avec la télécommande WR-T10). Des tarifs cohérents si on les compare à ceux de la concurrence.

• Entre l’envie et le besoin.

La question est simple et elle n’est pas vite répondue. Est-ce que ça donne envie ? Oui. Est-ce que j’en ai besoin ? Non. D’abord parce que mon niveau de satisfaction avec Nikon Z6 est très élevé. Finalement, le seul truc qui m’a salement manqué c’est un grip, pour le reste, Z6 est un excellent boîtier, d’autant que je l’utilise principalement avec Nikkor 24-70mm f/2,8 S dont je n’hésite pas à dire qu’il s’agit d’une des meilleures optiques de tous les temps. Ce qui m’amène naturellement à reluquer le catalogue d’optiques Nikkor en monture Z avec les yeux de Chimène. Je rêve de posséder la Sainte Trinité comme le roi Arthur rêvait du Saint Graal ! Avoir un jour dans mon sac les trois fantastiques que sont Nikkor 14-24mm f/2,8 S, Nikkor 24-70mm f/2,8 S et Nikkor 70-200mm f/2,8 S. J’ai déjà fait un tiers du chemin.

Pour celles et ceux qui ne sont pas encore équipés, aucun doute possible. Nikon Z6 II comme Nikon Z7 II sont d’excellents choix. Je vous envie déjà.

• merci à Nikon France pour son support.

• cet article n’est pas sponsorisé.

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